Formée par la maison florale internationale de luxe McQueens Flowers à Londres et l’Ecole Nationale des Fleuristes à Paris, Candice Nguyen crée des scénographies et compositions florales comme on crée des intermèdes ou des tableaux, pour des lieux, ceux qui les font vivre et ceux qui y évoluent. Fleuriste basée à Marseille, elle est spécialisée dans la décoration florale de lieux de réception et entreprises de la Région Sud Provence Alpes Côte d’Azur.
Travaillant principalement les fleurs fraîches de saison et sourçant ses végétaux le plus localement possible, sa pratique florale s’inscrit dans une approche raisonnée et respectueuse de l’environnement, où il ne s’agit pas de rajouter de la matière (non-biodégradable) à la matière, mais bien de composer avec l’étant pour lui offrir sa dernière et fulgurante danse.
C’est par goût pour la composition et ses dispositions depuis toujours à créer par différents moyens et chemins de traverse, que Candice Nguyen travaille aujourd’hui la fleur. Extension de sa plume, variation de son appareil à photographier, la fleur est un terrain de jeux sans limites pour raconter une histoire.
Issue d’une double culture franco-vietnamienne, diplômée en Ethnologie et Sociologie comparative, ayant arpenté les différents recoins de la planète, elle s’oriente tout naturellement vers la compréhension de l’autre et des autres, mue par cette volonté d’appréhender et rendre palpable ce qu’elle voit – dans une quête de mise en lumière qui semble inexorable.
C’est pendant une autre vie qu’elle fonde et dirige avec des personnes qui deviendront des amis, plusieurs institutions de la vie culturelle parisienne du milieu des années 2000 – PLATEFORM Magazine, la Nuit Hebdo et L’Autre Quotidien. Souffles nocturnes sur la poussière du vieux monde, trois publications qui croient au désir, au style, à la liberté, trois incises qui ont mis en lumière depuis 2008 l’essence de la scène artistique internationale, graphique, musicale, photographique, littéraire autour d’expositions, de performances et de parutions.
C’est durant cette période de vie que Candice Nguyen fait de l’éditorial et de la création de contenu artistique son activité ; ce qui la conduira auprès de médias tels que Télérama, auprès de labels musicaux, d’acteurs culturels et d’agences de communication qu’elle accompagne avec une ligne éditoriale toujours très personnelle tendue vers l’acte de voir, de témoigner et de créer.
Voir et créer, c’est ce qui l’a conduite à s’installer durant plusieurs mois au-delà du Cercle polaire, seule face aux icebergs, aux chiens qui hurlent et à la nuit qui ne vient jamais. Une résidence d’artistes au Groenland, dans un ancien atelier qui servait autrefois aux tonneliers pour la fabrication de fûts en bois pour le stockage et transport d’huile de phoque et de baleine. Exotisme ? Non. Pluralité des voir et des modes d’appréhension du monde.
Voir et créer, c’est écrire, documenter, exposer, faire connaître, fabriquer un récit personnel et fictionnel salué par nombre d’auteurs de la scène littéraire française. Un espace d’autofiction(s) fait de fragments qui racontent nos quotidiens et empruntent le Mékong de l’histoire familiale…
Voir et créer, c’était enfin, en toute logique, devenir fleuriste. Fabriquer et composer à partir de la matière végétale de la couleur, des lignes, des formes, des textures, des espaces de respiration, des jeux d’ombres et de lumière…
Le travail de la fleur, c’est composer avec de l’éphémère et (s’)en jouer. C’est arracher à la mort certaine des interludes lumineux, colorés, festifs. De l’éphémère qui prend nécessairement place dans un environnement donné, un lieu chargé d’identité, et qui habille un instant précis pour rendre l’occasion mémorable.
Habiller l’instant ou l’espace, être pleinement là dans l’instant présent, ses créations florales sont comme une césure dans le quotidien, suscitant une émotion ou interrogeant parfois celles et ceux qui en sont les spectateurs…