Tu ne sais rien des oiseaux qui s’affolent, des cœurs qui s’emballent, ils partent par centaines par milliers, danser tournoyer hésiter et reviennent épuisés. Tu ne sais rien d’eux qui bousculent les nuages et dansent contre le vent – ta propre brasse épouserait-elle le ciel que tu ne le reconnaitrais. Tu crois encore qu’ils dansent avec quand ils brassent tout contre, et des nuages bas au point qu’ils se confondent avec les eaux tu ne retiens que les embruns qui viennent à ton visage s’arrimer.
Je ne sens que cela. Tes vêtements détrempés, le gris bleu, ta peau glacée.
Est-ce que la nuit serait déjà tombée ?
Tu embrasses les questions, il n’y a de réponses à donner. Si les oiseaux partent, reviendront-ils, si ton cœur s’assèche, la pluie suffirait-elle, si cette mer est tienne, serait-elle mienne aussi. La nuit tombe et n’est tombée. Ce que tu crois entendre est le simple bruissement des jours qui se succèdent, et le sel que tu sens, la marque de ceux qui vivent.
La nuit tombe chaque jour pour qu’on s’en relève.
Peut-être est-il encore de nombreux voyages, il ne peut y avoir de trajets qu’inattendus – ou totale serait la nuit. Et des oiseaux qui s’emballent quand les cœurs eux peuvent encore s’affoler, laisse à la pluie la possibilité de les guider.
En ton pays on ne sait pas ce qu’est la pluie.
En mon pays on ne connait la pluie mais on sait la reconnaitre. En mon pays s’il n’y a de certitudes, il n’y a de choses dont l’envol saurait être retenu. Je ne sais rien de la pluie, rien des oiseaux, ni d’où ils viennent ni où ils vont, ni rien des cœurs, ceux qui s’emballent ceux qui se ferment, mais la possibilité même du recevoir est peut-être ce premier pas à poser dans la nuit qui n’en finit de tomber. La nuit tombe encore pour qu’on s’en relève.
Peut-être est-ce la peur qui –
Peut-être est-ce la peur qui -. Mais qui n’est déjà tombé ne peut se relever et tes craintes sont celles des années. Je pose la question, et si novembre était le mois pour nager ?
On ne tombe plus une fois dans l’eau.