où sont les corps dans les plaines les arbres où sont-ils eux qui creusent le silence mortel et nos pas l’un après l’autre vers eux trébuchant le brouillard qui aveuglent qui rameutent et qui peine les sentiers des montagnes qui chantent leurs jambes leurs bras où sont-ils dans les plaines les arbres et la nuit lourde si lourde tellement lourde la terre rouge notre oripeau sur nos fronts nos tibias dans nos paumes cette glaise et le froid où sont-ils derrière les caféiers les théiers en mille miettes dérobés sous les ponts sur les ponts l’odeur de souffre hallucinée où sont-ils rouges noirs invisibles évaporés dans le silence qui hurle la nuit lourde si lourde les vallées et les corps dans les plaines les arbres où sont-ils eux qui creusent ce silence mortel et nos pas l’un après l’autre vers eux trébuchant le brouillard qui aveuglent qui rameutent et qui peine où sont-ils les…
dans les plaines les arbres où sont-ils