d’imprévu mais pas volés : quelques jours en espagne, des retrouvailles,
nos dix-sept ans,
joie, amour, partage, tout ça.
le petit village de navajas à quelque soixante kilomètres de valencia. de nuit comme de jour, beaucoup de sérénité, la vie en poussant les murs du temps, beaucoup de jambon vingt-quatre mois aussi,
la cure d’artichauts en rentrant.
(et des projets, des qui vous ouvrent en grand les yeux du cœur;
aussi, bientôt le début des préparatifs pour le groenland et le reste
: bientôt.
la vie en dansant.)
« Must they drag the sky away?
Let the earth not lead me on
Must they drag the sky away
and lay me long in stillness,
Long in stillness for night
How long is the night?
Deliver me from this night »
Ingeborg Bachmann
(traduction Jerome Rothenberg)
« Nous ne remplirons pas la mer de nos larmes
Nous soutiendrons plutôt de nos chants l’effort des tempêtes
Qui versent sur nos têtes leurs cris et leurs lessives
Et quand nos yeux délavés n’y verront plus rien
Nous saurons encore mieux ce qu’est la mer
Les écailles seront tombées qui nous couvrent le cœur
Et notre peau nacreuse sera enfin si blanche
Que nous ne craindrons plus l’amour fou des sirènes. »
Jean-Michel Maulpoix, Dans l’interstice, Le chant des naufragés
Photographies : Navajas & Sagunto, Castellón, Espagne, avril 2015