dans le silence encore non obstrué / où tu n’écris pas encore / tu lis et refermes les fenêtres / le dessus des mots / les rayons de lumière sur le mur blanc / la fumée des cheminées que tu vois danser à travers la fenêtre / les vitres sales / février / le chauffage en plein / tes doigts malgré tout bleutés / et ces toits qui s’entremêlent devant toi / à l’infini / plus jamais non / la mer derrière / oui elle toujours / qui se cache et se mélange aux vapeurs blanches de l’hiver / devine dimanche /
dans le silence encore non obstrué / tu n’y arrives pas / faire taire les absents / tous ces absents / le silence est obstrué de mille voix / les leurs / les vôtres / habitent ce silence en plein / en plein / tu te laisses gagner / dévorer / harnacher / comment les rappeler / tu imagines mille possibilités /
dans le silence obstrué de mille voix / tu laisses la folie rentrer / impudente / si vaste / tu cours les villes / t’en échappes / cours te réfugier entre deux impasses / murs hauts / briques rouges / escaliers de secours / t’y suspends / ils finiront bien par revenir / non / retrouver la sortie /
dans le silence obstrué de mille voix / tu te laisses envahir / t’inquiètes / te reprends / tu cherches l’apaisement / le ronronnement du chat / attends que la nuit tombe / te dérobe / le jour presse trop contre toi / et trop vite / toujours trop vite / courir encore / vers où vers quoi / et pour quoi /
dans le vacarme de leurs voix / tu t’immobilises / poses ton regard / sur tout et surtout sur n’importe quoi / redonnes consistance aux laissés pour compte / aux oubliés / et la beauté / beauté d’un geste / d’un regard / de celui qui voit / s’arrête / sur ce que les autres ne voient /
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En photo ici ce qui traine entre autres sur mes murs, en l’occurrence des photographies de Sébastien Tabuteaud.
février 2012