« Comme si un homme très voûté lisait un livre à même le sol.
Sa dernière lecture. »
Jaccottet, L’encre serait de l’ombre (Aux liserons des champs)
Jóhann Jóhannsson – Gla_ma
« Je la recherche dans la langue. Je guette ses pas de danse, ses rires de marquise, ses
effets de robe, ses manières d’abeille ou d’essaim enivré, ses chuchotements d’église, ses
frayeurs de cierge, ses aveux d’impuissance, ses brusqueries, ses effractions, ses
repentirs, ses empressements de fiancée, ses fièvres, ses abandons, son vain pathos
d’amour qui sait son inutilité, condamnée qu’elle est comme Cassandre à prédire
sans cesse sans être crue une imminente catastrophe d’âme. »
Jean-Michel Maulpoix, La musique inconnue
« Je continue sans avoir commencé. Comme poussé par un vent immobile, sur une pente où je ne sais plus si je monte ou descends. 11 juillet 2013 Je ne sais pas si je continue ou si je m’arrête. Ou les deux. Je suis là simplement au milieu du jour. Les yeux ouverts sur ce qui m’aveugle 6 juillet 2013 L’heure est là. Qui la voit? On continue comme on peut entre éblouissement et cécité. Les yeux fermés, on cherche à toucher le ciel. 13 juin 2013
C’est la lumière qui voit pour lui. L’éblouissement de la neige. Lui ne voit rien, ne sait rien. Il n’a pas commencé. 13 décembre 2012 Des têtes émergent de la neige, noires et hirsutes — ou du temps — on n’en voit pas plus. La douleur ne laisse pas de traces. 17 février 2013 Je m’arrête mais tout continue. Tout entre et sort. Tout tombe et s’envole. Le vent me gifle, me décoiffe. Tout me regarde, tout m’ignore. 1 juillet 2013 Quelqu’un dit, mais quoi ? Je lâche le fil. L’après-midi vacille. La clef tombe. À la pointe de l’heure un insecte se consume. 19 juillet 2013
le sanglier des bois m’a piétiné/
l’âne sauvage m’a pris en chasse/
dans ce minuit de l’exil
je suis moi-même une bête
Juan Gelman 7 juillet 2013
Si j’entends trop je n’entends plus. J’essaie de n’entendre que le sang. Sous son murmure l’autre murmure. Sans mots une rumeur qui parle. 21 juin 2013 Sous le bruissement du sang, les voix. En haut, dans l’éclat terne, le geai bleu et roux. Laisse entrer le monde, disait-il. 7 novembre 2012 Voir n’est pas l’affaire des yeux. Les yeux ne font que nommer. Voir est une affaire d’oubli. » 3 novembre 2012
Jacques Ancet
« Alors c’est le vent ou la vie. Ils te
secouent – paupières brûlées –
ils te dispersent. Ce qui reste,
c’est le poème. » 17 mai 2013
Jacques Ancet
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