Carnets de route
de Vung Tau à Nha trang, Vietnam, Décembre 2010
Ai testé pour vous toutes sortes de moyens de locomotion. À deux roues, à trois, à quatre. Moteur et sans. Sur terre, sur l’eau, dans les airs. Des bacs et des barques, des jonques et des bateaux, des motos des vélos, des scooters, des 4×4, des minivans, des cars, des avions… mais la palme d’or revient sans hésitation aucune au Chat-bus, bien plus rigolo que n’importe quel mauvais minibus local.
Le Chat-bus ? Mais si le Chat-bus voyons, lui !
Bonzes, hommes, femmes et enfants nus-pieds à bouquiner, papoter, lire le journal et surtout ronfler pendant des heures pendant que moi, oh dieu, oui moi, j’attachais ma ceinture de peur de me retrouver propulsée ni une ni deux hors du Chat-bus aux amortisseurs magiques !
J’ai eu vite fait de troquer ma place du milieu – la place du mort – qui me semblait bien plus inquiétante encore que les autres, d’autant que la hotte de l’air conditionné se trouvait juste au-dessus de ma tête. Happée, que dis-je, aspirée dans et par le nombril du Chat-bus, non non, je ne tiens pas à être éjectée au-dehors.
D’une imagination débordante dites-vous ? Que nenni. Me suis retenue par ailleurs d’aller faire pipi (oui le Chat-bus pense à tout), imaginant une scène que les mots ne suffiraient point pour vous décrire. Rires, oh rires, vivement la pause déjeuner et son arrêt.
Après neuf heures mouvementées, nous voilà enfin arrivées à Nha Trang, une station balnéaire du Sud Vietnam et le passage obligé pour moi. Moins pour sa mer qui est bien plus belle ailleurs, ni pour sa ville qui n’a rien de particulièrement charmant, que parce que cette étape représente une sorte de mission familiale hautement matérielle à défaut d’être hautement spirituelle (…) : c’est là que je viens faire le réassort de colliers de perles.
Non non, la monomaniaquerie ne concerne pas que mes lectures ou goûts musicaux.
Elle me gagne jusqu’au cou.
Nha Trang est connu par ailleurs pour son micro-climat très appréciable : alors que tout le reste du pays est submergé par les eaux, Nha Trang reste un petit coin où il fait toujours beau et chaud, où l’on se fait masser sur la plage, où l’on part en mer pour la journée à bord de bateaux sur lesquels on mange, danse, chante et rit.
Nous avons cherché pendant longtemps son micro-climat.
Peux vous dire qu’ ON NE L’A PAS VU.
Les masseuses de la plage s’étaient cachées également. Ne sais si c’est dû à cette période de l’année qui est moins touristique, au mauvais temps ou plus probablement parce qu’elles se sont faites virées toute simplement de là. Les marchands ambulants et ce genre d’activités sont extrêmement surveillées désormais dans pas mal de coins du pays ou interdites.
On s’en fout, on a quand même pris le temps de déjeuner chez cette charmante dame et de goûter à toute sa carte. Même payé une clope à une coquine de Mamie qui s’était enfilé deux ou trois assiettes et n’avait pas assez d’argent pour tout payer.
On s’en fout, on a quand même pris le temps de revenir deux soirs de suite manger de la langouste (la langouste n’a pas de pince contrairement au homard – merci Virgile pour ces précisions :o) ), des calamars et coquillages sur ce petit bout de trottoir, même ramené de quoi faire l’apéro là-bas, même dû aller se cacher avec nos tables pour enfants dans les fourrés à deux reprises à cause de rondes de flics.
Folklorique est le mot.
Bon à part ces petits épisodes anecdotiques, il est évident que j’aimerais dire, écrire, montrer plus mais je réserve mon temps à autre chose. :)
Mardi je prends l’avion pour Bangkok. On va voir ce qu’il se trame par là-bas et ce que mes yeux voudront bien y voir ou pas. N’ai jamais voulu aller en Thaïlande et ce pour des raisons bien précises. Prostitution, infantile notamment, ma sensibilité face à ce genre de sujets, entre autres. Un passage par Pattaya est également prévu. Alors là, je vous passe tous les clichés que j’ai en tête et en mémoire aussi. Ne vous avais-je dit que j’avais passé cinq années en Anthropo à Nanterre dont les dernières spécialisées sur l’Asie du Sud-Est. Des sujets de mémoire et des terrains d’autres amis me reviennent comme si c’était hier.
Demain : de mes propres yeux.
Au retour de Bangkok, rapide passage par la famille à l’ancien Cap Saint Jacques (ah vive les appelations coloniales) puis Saigon, retour sur Hanoi avant le grand retour. Le temps file.
Prochaine fois, je pars deux mois.
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