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»
une neige
(quelques flocons)
le désir qui
s’éloigne
revient
cris
brûlures
(il neige)
on ne
touche jamais
la blancheur
(chaleur ou sang)
»
Jacques Ancet, La cour du cœur, « Du Jour »
(j’ai passé beaucoup de temps à la grande bibliothèque de berri uqam le mois dernier, j’ai des notes en pagaille de mes lectures dans un petit cahier, du coup quoi d’autre que celles-ci pour accompagner les photos que je pris le même jour – et voilà donc ancet ici-même encore)
(et puis cet après-midi, il a neigé à marseille. si je n’étais pas descendue faire une course et si je n’avais pas entendu quelqu’un dans un magasin prononcer le mot neige (surtout), je n’aurais peut-être même pas remarqué rue saint-fé la présence des flocons. si riquiquis ils étaient. et les marseillais si grands dans l’emphase. mais un aura réussi à atterrir sur mon petit nez. il aura fallu remonter haut les rues jusque chez moi pour cela – car on touche presque le ciel depuis ici)
(écoute-moi cette beauté qu’on m’a envoyée ce matin)
La cour du cœur
est vide
quelqu’un vient
tombe
sa langue brûle
les jours
comme des pas
mais pas de traces
un reste
de lumière
on compte
– un
– deux
à trois
l’oubli
perds ta voix dit-il
fais la nuit
Jacques Ancet, La cour du cœur
Photographies : Montréal, janvier 2015