De temps en temps il vient quelques promeneurs de hasard, parachutés là où il n’existe guère plus de chemin. Entre les herbes folles dressées ils s’approchent et tournent tout autour des sémaphores abandonnés. Il n’y a plus de porte, seulement des débris, une fenêtre, vitre cassée. Pouvons-nous enjamber et nous frayer un chemin vers les vies esseulées de ces gardiens du passé ?
Nous ramènerions du vin, quelque chose à grignoter, qu’ils nous racontent toutes ces nuits, fracas des vagues à leurs pieds, les appels lumineux les grands soirs de coup de vent qui balayaient d’un faisceau toute la mer et la crainte des naufragés.
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Elle prononce quelque chose à voix haute, ne reconnaît pas sa voix. Elle dit alors : c’est moi. Pas de réponse. Elle se racle la gorge et d’une voix claire répète une seconde fois : c’est moi. On entend un chien aboyer. Dans le soleil déclinant un bateau à moteur qui passe.
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photographies © frédéric chabot
/ à propos des chemins de traverse